Au coeur de la capitale Malgache, les habitants du secteur 4 d'Andravoahangy-Tsena tentent d'améliorer eux-mêmes leurs conditions de vie. Celle-ci est à l'image des bas-quartiers de Tananarive, pauvre mais joyeuse. Leurs aspirations sont simples : Avoir une maison en dur, bien manger, être en bonne santé, avoir un travail... En somme pouvoir "vivre comme tout le monde".
Le secteur 4 d'Andravoahangy-Tsena est caché derrière le mur du 2eme plus grand marché de la ville. Une allée boueuse longe des maisons en bois sur 150m. Chacune a devant elle une parcelle de jardin, au bord des cressonnières. C'est le quartier des pauvres, dangereux et sale pour les gens de l'extérieur.A Antananarivo, les plus pauvres sont considérés comme n'ayant aucune notion de la vie urbaine par les plus aisés. La réalité est toute autre.
Les familles du secteur 4 habitent en ville depuis plusieurs générations. Depuis leur installation à cet endroit en 2000 à la suite d'un déguerpissement violent à quelques centaines de mètres, les habitants s'organisent pour mettre en valeur leur espace de vie, affirmer leur citadinité et revendiquer un droit à vivre en ville comme tout citadin. Ils suivent ainsi scrupuleusement les règles de mise en valeur de l'espace établies par le Fokontany, l'administration du quartier, pour pouvoir rester dans le secteur 4 le plus longtemps possible. Ils plantent des fleurs devant les maisons, nettoient l'allée, gèrent collectivement les latrines communautaires, repeignent les pallissades de leurs maisons à la fin de la saison des pluies, curent les canaux... Ces actions d'entretien du domaine public sont usuellement dévolues aux services municipaux, mais la commune d'Antananarivo n'a pas les moyens de les assurer dans les quartiers précaires. Ces populations doivent alors assurer elles-mêmes l'entretien et la mise en valeur du quartier.